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Vagues de chaleurs estivales : quand les médicaments donnent chaud
Certains médicaments fréquemment utilisés peuvent rendre plus sensibles aux effets de la chaleur. Ils peuvent augmenter le risque de souffrir de coups de chaleur ou d’autres effets néfastes. Plus le nombre de médicaments qu’une personne prend augmente, plus ce risque d’effets néfastes augmente. Lire la suite…
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Par Camille Gagnon, pharmacienne, directrice adjointe du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription
Pour beaucoup de gens, été rime avec soleil et plaisir. Malheureusement, depuis les dernières années, les vagues de chaleur extrême sont de plus en plus fréquentes. Cela peut rendre cette saison moins agréable et affecter la santé. La chaleur et l’humidité peuvent causer des coups de chaleur, de la déshydratation, des malaises, des hospitalisations et même des décès.
Avec l’âge, le corps s’ajuste moins bien aux changements de température. Ainsi, les aînés sont particulièrement à risque pendant les périodes de chaleur extrême. De plus, certaines conditions médicales qui sont plus fréquentes chez les aînés, comme le diabète ou la maladie de Parkinson, peuvent empêcher le corps de bien s’adapter à la chaleur.
Le saviez-vous ? Certains médicaments peuvent augmenter le risque de coups de chaleur
Certains médicaments fréquemment utilisés peuvent rendre plus sensibles aux effets de la chaleur. Ils peuvent augmenter votre risque de souffrir de coups de chaleur, ou de souffrir d’autres effets néfastes. Plus le nombre de médicaments qu’une personne prend augmente, plus ce risque d’effets néfastes augmente.
Des exemples de médicaments qui peuvent vous mettre à risque
Voici des exemples de médicaments qui peuvent nuire à la capacité du corps de s’adapter à la chaleur. Beaucoup sont des médicaments utilisés couramment. Certains de ces médicaments sont disponibles sous ordonnance, alors que d’autres sont en vente libre dans les pharmacies. Prenez-vous certains de ces médicaments ?
Certains médicaments diminuent la capacité de notre corps à produire de la sueur, ce qui est essentiel pour le refroidir quand il fait chaud. Par exemple :
Les bétabloquants (ex : métoprolol ou bisoprolol), des médicaments pour le cœur et la pression.
Les décongestionnants comme la pseudoéphédrine, que l’on retrouve dans les médicaments pour le rhume (sans prescription).
Les médicaments anticholinergiques, qui incluent certains produits pour les allergies disponibles en vente libre (ex : diphenhydramine ou Benadryl®), les somnifères en vente libre (ex : Nytol®), les médicaments pour traiter l’incontinence urinaire (ex : oxybutynine) ou certains antidépresseurs (ex : amitripytline ou nortriptyline). Pour en savoir plus sur les médicaments anticholinergiques, consultez l’article suivant.
Certains médicaments peuvent nous déshydrater ou augmenter notre risque de faire des chutes de pression. Par exemple :
Les diurétiques (ex : hydrochlorothiazide ou furosémide), les laxatifs (ex : Senokot®) ou certains médicaments pour le diabète (ex : Invokana® ou Jardiance®) qui augmentent l’élimination des liquides du corps par l’urine ou les selles.
Certains antidépresseurs (ex : fluoxétine ou venlafaxine) peuvent nous déshydrater en augmentant notre production de sueur.
Certains médicaments peuvent faire augmenter notre température corporelle. Par exemple :
Les médicaments antipsychotiques, comme l’olanzapine ou la quétiapine.
Les médicaments stimulants utilisés pour le trouble de l’attention, comme le Ritalin® ou l’Adderall®.
Certains médicaments peuvent causer de la somnolence, diminuer notre concentration et nous rendre moins réactif. Ainsi, ils peuvent diminuer notre capacité à adopter des comportements sécuritaires en temps de grande chaleur, comme boire de l’eau ou rester au frais. Par exemple :
Certains médicaments contre les douleurs des nerfs (ex : prégabaline, gabapentine).
Les médicaments opioïdes pour la douleur (ex : morphine, codéine).
Certains médicaments peuvent devenir toxiques pour le corps et les reins si vous devenez déshydraté à cause de la chaleur :
Les médicaments anti-inflammatoires (ex : ibuprofène ou Advil®, naproxène ou Aleve®).
Les anticoagulants, utilisés pour prévenir les caillots sanguins.
Les médicaments pour la haute pression artérielle.
Différents médicaments pour traiter le diabète, incluant la metformine.
Le lithium, pour la maladie bipolaire.
Que pouvez-vous faire pour prévenir les coups de chaleur et protéger votre santé cet été ?
Si vous prenez des médicaments, en particulier ceux qui sont identifiés dans cet article, vous pouvez agir pour vous préparer aux chaleurs de l’été. Voici trois choses que vous pouvez faire :
Protégez-vous de la chaleur extrême et restez hydraté selon les recommandations de votre professionnel de la santé. Consultez la page Web suivante du Gouvernement du Canada pour savoir comment rester au frais pendant les périodes de chaleur, pour rester bien hydraté, et quoi faire en cas de coup de chaleur.
Procédez à une révision de vos médicaments avec votre médecin, votre pharmacien ou votre infirmière. Prenez rendez-vous avec pour effectuer une révision complète de tous vos médicaments. Avec votre professionnel de la santé, vous pourrez identifier les médicaments qui vous mettent à risque d’effets néfastes, incluant les coups de chaleur et la déshydratation par temps chaud. Un plan d’action pourrait ensuite être mis en place pour diminuer votre risque. N’oubliez pas que les médicaments vendus sans ordonnance peuvent également avoir des effets néfastes.
N’hésitez pas à poser la question suivante à votre professionnel de la santé : « Ai-je toujours besoin de tous mes médicaments ? ». La réponse pourrait vous surprendre ! De plus, même s’il n’est pas possible d’arrêter un médicament, le fait d’en réduire la dose pourrait diminuer le risque d’effet néfaste. Par exemple, diminuer graduellement la dose de votre somnifère pourrait vous aider à passer un été plus alerte et plus sécuritaire, en santé.
À propos de l’auteure :
Camille Gagnon, pharmacienne, est directrice adjointe du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription. Camille est une possède de l’expérience en gestion de programmes cliniques, en pharmacie communautaire, et en enseignement.
Les opinions exprimées ne représentent pas nécessairement celles de Santé Canada.
Docteur, ai-je vraiment besoin d’un antibiotique ?
Lorsque les antibiotiques ne fonctionnent plus pour tuer les bactéries, on parle de résistance aux antibiotiques. Cela signifie que les infections causées par des bactéries peuvent devenir difficiles ou impossibles à traiter avec les antibiotiques. Lire la suite…
Par Janet Currie et Johanna Trimble
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Qu'est-ce que la résistance aux antibiotiques et pourquoi doit-on y porter attention ?
Lorsque les antibiotiques ne fonctionnent plus pour tuer les bactéries, on parle de résistance aux antibiotiques. Cela signifie que les infections causées par des bactéries peuvent devenir difficiles ou impossibles à traiter avec les antibiotiques. On observe par exemple que les infections urinaires sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques qui, avant, les guérissaient facilement et rapidement. Autre exemple : certains types de tuberculose sont résistantes à plusieurs antibiotiques et peuvent causer la mort, tout comme elles l’étaient avant l’utilisation des antibiotiques.
Au Canada, plus du quart des infections bactériennes sont maintenant résistantes aux antibiotiques qui devraient efficacement les guérir (1). En 2018, on a estimé que 15 Canadiens meurent chaque jour à cause de la résistance aux antibiotiques (1). Selon l’Organisation mondiale de la santé, la résistance aux antibiotiques est l’une des dix problèmes de santé publique les plus importants de notre époque (2). La résistance aux antibiotiques s’est récemment aggravée en raison d’un moins grand nombre de nouveaux antibiotiques développés au cours des dernières décennies, en particulier ceux qui ciblent les bactéries les plus résistantes.
Pourquoi les aînés devraient-ils se préoccuper de la résistance aux antibiotiques ?
Les Canadiens âgés de 60 ans et plus reçoivent 1,5 fois plus d’ordonnances d’antibiotiques que les autres groupes d’âge (3). Plusieurs raisons expliquent cela. Les aînés peuvent avoir un système immunitaire plus faible, ce qui les rend plus vulnérables aux infections bactériennes. De plus, les personnes qui vivent dans des centres de soins de longue durée ou qui sont hospitalisées sont plus à risque d’être exposées à des « superbactéries » comme le C. difficile. Le C. difficile peut provoquer une diarrhée potentiellement mortelle, en particulier chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou chez celles qui ont récemment utilisé des antibiotiques. C. difficile est maintenant résistant à la plupart des antibiotiques.
Quelles sont les causes de la résistance antibiotique ?
L’utilisation d’antibiotiques lorsqu’ils ne sont pas nécessaires
Les antibiotiques sont souvent prescrits pour traiter des maladies qui ne sont pas causées par des bactéries, comme le rhume et la grippe. Un autre exemple commun est lorsqu’un test de laboratoire montre la présence de bactéries dans l’urine, mais qu’il y a aucun symptôme d’une infection urinaire. Cela peut être fréquent chez les aînés. Dans ce contexte, donner des antibiotiques pourrait entraîner une résistance aux antibiotiques.
L’utilisation excessive d’antibiotiques à large spectre
Les antibiotiques à large spectre sont un type d’antibiotique qui tue plusieurs types de bactéries et non pas seulement les bactéries spécifiques responsables de la maladie. Un exemple de ces médicaments sont les fluroquinolones, des antibiotiques à large spectre dont le nom se termine par « floxacine », comme la ciprofloxacine ou Cipro®. Leur surutilisation contribue à la résistance aux antibiotiques. Des antibiotiques qui se concentrent sur les bactéries spécifiques à l’origine de l’infection devraient être utilisés lorsque c’est possible. Parfois, des tests sont nécessaires pour déterminer le type de bactérie en cause. À noter, les fluroquinolones doivent aussi être utilisées avec prudence car elles peuvent causer des effets secondaires nocifs (4).
Ne pas suivre les instructions
Il est important de n’utiliser que les antibiotiques qui vous ont été prescrits et de les prendre pour toute la durée prescrite et ce, même si l’infection semble être guérie avant la fin du traitement.
Une utilisation mondiale d’antibiotiques mal réglementée
Les antibiotiques sont surutilisés dans l’agriculture, la production de fruits de mer et de viande. Dans certains pays, ils sont disponibles sans ordonnance, ce qui entraîne une surconsommation et contribue à la résistance. Les résidus de l'utilisation d'antibiotiques contaminent le sol et l’eau, une autre cause de résistance aux antibiotiques.
Que pouvez-vous faire pour réduire la résistance aux antibiotiques ?
À éviter :
Ne partagez pas vos antibiotiques et n’utilisez pas des antibiotiques restants d’anciennes ordonnances.
Si votre médecin, infirmière, dentiste ou pharmacien vous dit que vous n’avez pas d’antibiotique, n’exigez pas d’en recevoir un.
À faire :
Demandez à votre médecin, infirmière, dentiste ou pharmacien : « Ai-je vraiment besoin d’un antibiotique ? »
Si on vous prescrit des antibiotiques, suivez les conseils de votre médecin, infirmière, dentiste ou pharmacien.
Prenez les antibiotiques tels que prescrits, même si vous vous sentez mieux avant d’avoir terminé.
Prévenez les infections bactériennes :
Lavez-vous les mains régulièrement, surtout après être allé aux toilettes et avant de manger.
Évitez tout contact étroit avec des personnes malades.
Assurez-vous que vos vaccins soient à jour.
Sensibilisez vos proches aux dangers de la résistance aux antibiotiques et aux façons d’utiliser les antibiotiques de façon judicieuse.
PARLEZ TOUJOURS À VOTRE MÉDECIN, VOTRE PHARMACIEN OU VOTRE INFIRMIÈRE AVANT D'ARRÊTER OU DE MODIFIER LA DOSE DE TOUT MÉDICAMENT.
Références
1. Conseil des académies canadiennes. (2019). Quand les antibiotiques échouent. Ottawa (ON): Comité d’experts sur les incidences socioéconomiques potentielles de la résistance aux antimicrobiens au Canada. https://www.rapports-cac.ca/wp-content/uploads/2018/10/Quand-les-antibiotiques-%C3%A9chouent-4.pdf
2. Organisation mondiale de la santé. (17 novembre 2021). Résistance aux antimicrobiens. https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/antimicrobial-resistance
3. Agence de la santé publique du Canada. (3 avril 2018). Prescrire les antibiotiques judicieusement (Points cliniques). Gouvernement du Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/medicaments-et-produits-sante/prescrire-antibotiques-judicieusement.html
4. Santé Canada. (23 janvier 2017). Résumé de l’examen de l’innocuité - Fluoroquinolones - Évaluation du risque potentiel d’effets secondaires persistants et incapacitants. Gouvernement du Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/medeffet-canada/examens-innocuite/resume-examen-innocuite-fluoroquinolones-evaluation-risque-potentiel-effets.html
À propos des auteures :
Janet Currie est une travailleuse sociale impliquée dans la sécurité des médicaments et des patients depuis plus de 17 ans. Elle est particulièrement préoccupée par la sécurité et l'efficacité des médicaments en psychiatrie et leurs répercussions sur les aînés. Elle est ancienne coprésidente du Réseau canadien pour la santé des femmes et membre du Comité consultatif d'experts sur la vigilance des produits de santé de Santé Canada. Elle possède et gère un site Web sur la sécurité des médicaments psychiatriques et a souvent témoigné devant le Sénat canadien et le Comité permanent de la santé sur la surveillance des médicaments d’ordonnance et les effets nuisibles des médicaments. Elle termine un doctorat sur la sécurité des médicaments et l’usage des médicaments à des fins autres que celles approuvées par Santé Canada, à l’University of British-Columbia. Janet est membre exécutive et présidente du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Johanna Trimble est une défenseure des droits des patients et membre du BC Patient Voices Network. Elle est membre du sous-comité de soins gériatriques et de soins palliatifs du Council on Health Promotion for Doctors of BC. À titre de conférencière, elle enseigne à des étudiants en médecine de première année à l’University of British-Columbia au sujet de la gériatrie communautaire ainsi qu'à des étudiants en pharmacie, sur les problèmes liés à la médication dans les établissements de soins de longue durée. Johanna est membre active du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Êtes-vous victime d’une cascade de prescriptions ?
Par Camille Gagnon, Janet Currie et Johanna Trimble
Pour chaque médicament que l’on prend, il y a un risque d’effet secondaire. Plus on prend de médicaments, plus on augmente le risque d’effets secondaires. Chaque fois que vous ressentez de nouveaux symptômes, vous et vos professionnels de la santé devez d’abord déterminer s’ils peuvent être causés par les médicaments que vous prenez. Lire la suite…
Par Camille Gagnon, Janet Currie et Johanna Trimble
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Qu’est-ce qu’une cascade de prescriptions ?
Une cascade de prescriptions peut se produire lorsque vous et/ou vos professionnels de la santé ne réalisez pas que de nouveaux symptômes sont en fait des effets secondaires causés par l’un de vos médicaments. Lorsque cela se produit, un professionnel de la santé peut à tort vous diagnostiquer une nouvelle condition médicale et vous prescrire un nouveau médicament pour traiter les effets secondaires du premier médicament.
Ce nouveau médicament peut également causer des effets secondaires. Lorsque vous et/ou vos professionnels de la santé interprétez ces effets comme étant une autre condition, cela peut conduire à encore plus d’ordonnances. Le résultat ? On peut finir par prendre une cascade de nouveaux médicaments qui ne sont pas nécessaires et qui peuvent nous nuire.
Pour chaque médicament que l’on prend, il y a un risque d’effet secondaire. Plus on prend de médicaments, plus on augmente le risque d’effets secondaires. Chaque fois que vous ressentez de nouveaux symptômes, vous et vos professionnels de la santé devez d’abord déterminer s’ils peuvent être causés par les médicaments que vous prenez. Cela permettra d’éviter un problème commun et évitable appelé la cascade de prescriptions.
L’histoire de Mme Jobin
Mme Jobin, âgée de 75 ans, avait remarqué certains changements au cours des derniers mois. Le soir venu, il lui était difficile de tomber endormie. Elle avait l’impression de passer des heures à se retourner dans son lit, les yeux grands ouverts. Pourtant, sa routine de retraitée était restée intacte : elle voyait ses amis, pratiquait la marche au quotidien et faisait bien attention de limiter le café. Ses médicaments n’avaient pas changé non plus : elle prenait depuis quelques années déjà des médicaments contre la dépression, le cholestérol élevé et la haute pression.
En espérant pouvoir bien dormir au moins pour quelques jours, Mme Jobin s’acheta une petite boîte de somnifères (Sleep-Eze®) sur le plancher de la pharmacie, médicament qu’elle essaya le soir venu. Sans trop de succès. Elle passa un certain temps à attendre le sommeil, mais conclut tout de même qu’il
valait la peine de poursuivre cet essai pour encore quelque temps. Au cours des jours qui suivirent, Mme Jobin remarqua qu’elle avait la bouche très sèche, ce qui la forçait à garder un verre d’eau sur la table de chevet. Le matin, elle se réveillait aussi un peu étourdie – comme si son cerveau était dans la ouate ! Elle nota également qu’elle était plus constipée qu’à l’habitude. Son sommeil, lui, n’était à vrai dire pas tellement meilleur... un peu embêtée, Mme Jobin décida de consulter sa pharmacienne Nadia pour parler de ces nouveaux symptômes, en plus de ses problèmes d’insomnie qui ne s’amélioraient pas.
Après avoir écouté Mme Jobin lui raconter les événements des derniers mois, Nadia lui indiqua que les problèmes de bouche sèche, de constipation et d’étourdissements étaient probablement causés par la prise de ce nouveau somnifère acheté à la pharmacie. Puis, après avoir révisé son dossier, elle lui indiqua qu’il était aussi possible que ses problèmes d’insomnie soient causés par un de ses médicaments réguliers contre la dépression, le bupropion.
« En traitant un effet secondaire possible d’un médicament avec un nouveau médicament, on crée ce qu’on appelle une cascade de prescriptions. Par exemple, ici, il est possible que vous ayez voulu traiter l’insomnie causée par un de vos médicaments, le bupropion, avec un nouveau médicament, un somnifère. On aurait affaire à une cascade de prescriptions. » Mme Jobin était perplexe. Elle prenait le bupropion depuis plus de deux ans, à la même dose. Était-il possible que des effets secondaires apparaissent après un aussi long moment ? La pharmacienne répondit clairement : « Oui. Un effet secondaire peut apparaître n’importe quand. »
Identifier les effets secondaires pour prévenir les cascades de prescriptions
En augmentant le nombre de médicaments que l’on prend, on augmente aussi notre risque de souffrir d’un effet secondaire. C’est ce qui est arrivé à Mme Jobin, qui en prenant un médicament pour traiter son insomnie, s’est retrouvée avec de nouveaux effets secondaires (bouche sèche, constipation et étourdissements). Heureusement, suite à la consultation avec sa pharmacienne, les effets secondaires ont été reconnus. Pour éviter les cascades de prescriptions, la clé est d’identifier lorsque de nouveaux symptômes sont en fait des effets secondaires de certains médicaments.
Lorsqu’on suspecte qu’un symptôme est causé par un médicament, considérez la déprescription avec votre professionnel de la santé. La déprescription est la réduction de dose ou l’arrêt d’un médicament de façon planifiée et supervisée. Le but de la déprescription est de maintenir ou d’améliorer la qualité de vie.
Quelques exemples de cascades de prescriptions :
Que pouvez-vous faire pour prévenir les cascades de prescriptions ?
Il n’est pas toujours facile d’identifier les cascades de prescriptions, car elles peuvent durer des années et impliquer des conditions médicales, des symptômes et des médicaments différents. De nombreux symptômes, tels que la fatigue, la confusion, les étourdissements et les chutes, peuvent en fait être des effets secondaires des médicaments, et non un signe de vieillesse ou une nouvelle condition médicale. Ces effets secondaires peuvent entraîner des hospitalisations et affecter votre vie et votre bien-être. Voici cinq choses que vous pouvez faire pour prévenir les cascades de prescriptions :
Posez des questions. Vous remarquez un nouveau symptôme chez vous ou chez un proche ? Demandez à un professionnel de la santé : « Est-ce que ce pourrait être un effet secondaire causé par mes médicaments ? ». N’assumez pas que votre médecin, votre pharmacien ou votre infirmière est au courant de tout. Si vous avez un doute spécifique par rapport à un médicament, posez la question !
N’oubliez pas les médicaments sans ordonnance. Les médicaments sans ordonnance et les produits de santé naturels peuvent aussi causer des effets indésirables et des cascades de prescriptions. Le somnifère qu’a pris Mme Jobin n’en est qu’un exemple. N’oubliez pas d’inclure ces produits sur votre liste de médicaments et d’en informer vos professionnels de la santé.
Restez vigilant et faites réévaluer vos médicaments régulièrement. De nouveaux effets secondaires des médicaments peuvent apparaître après plusieurs mois, voire plusieurs années à prendre le même médicament à la même dose. Même si sur papier, rien n’a changé, votre corps et votre état de santé changent avec le temps, ce qui peut affecter la façon dont notre corps traite les médicaments. Assurez-vous d’effectuer une révision de vos médicaments au moins une fois par année, et à chaque fois qu’il y a un changement dans vos médicaments.
Considérez la déprescription. Lorsqu’on identifie une cascade de prescriptions, il est pertinent de se demander si on devrait considérer la déprescription, soit réduire la dose ou cesser le médicament. Si c’est le cas, on doit mettre en place un plan approprié en équipe avec un professionnel de la santé.
Est-ce qu’il existe des alternatives ? Est-ce que d’autres traitements plus sécuritaires (médicaments ou pas) pourraient aider à traiter cette condition médicale ?
De retour à Mme Jobin
Suite à leur discussion, la pharmacienne de Mme Jobin lui proposa de contacter son médecin de famille pour lui suggérer de diminuer la dose de bupropion, pour voir si son sommeil s’améliorerait. En attendant la réponse du médecin, elle lui recommanda d’arrêter de prendre les somnifères et lui remit une brochure éducative décrivant des stratégies prouvées efficaces pour mieux dormir, sans médicament.
Environ deux semaines après avoir diminué la dose de l’antidépresseur, Mme Jobin nota une amélioration marquée de son sommeil. Elle avait également apprécié les techniques décrites dans la brochure, qui encouragent un horaire de sommeil régulier et limitent les siestes. Mme Jobin était satisfaite. Sa conclusion ? À l’avenir, elle s’assurera de toujours demander « Est-ce que ce symptôme pourrait être causé par un médicament ? » à sa pharmacienne ou son médecin lors de l’apparition de nouveaux symptômes, pour éviter les cascades de prescriptions !
PARLEZ TOUJOURS À VOTRE MÉDECIN, VOTRE PHARMACIEN OU VOTRE INFIRMIÈRE AVANT D'ARRÊTER OU DE MODIFIER LA DOSE DE TOUT MÉDICAMENT.
À propos des auteures :
Camille Gagnon, pharmacienne clinicienne, est directrice adjointe du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription. Son objectif : optimiser l’usage des médicaments dans la population en promouvant la déprescription des médicaments qui ne sont plus bénéfiques ou qui peuvent être nuisibles chez les personnes âgées. Elle travaille en clinique de santé familiale à réviser la médication et à prodiguer de l’enseignement aux patients. Elle a aussi travaillé en pharmacie communautaire de même qu’en gestion de programmes cliniques. Finalement, elle a œuvré comme enseignante de pharmacologie auprès de futurs techniciens en pharmacie.
Janet Currie est une travailleuse sociale impliquée dans la sécurité des médicaments et des patients depuis plus de 17 ans. Elle est particulièrement préoccupée par la sécurité et l'efficacité des médicaments en psychiatrie et leurs répercussions sur les aînés. Elle est ancienne coprésidente du Réseau canadien pour la santé des femmes et membre du Comité consultatif d'experts sur la vigilance des produits de santé de Santé Canada. Elle possède et gère un site Web sur la sécurité des médicaments psychiatriques et a souvent témoigné devant le Sénat canadien et le Comité permanent de la santé sur la surveillance des médicaments d’ordonnance et les effets nuisibles des médicaments. Elle termine un doctorat sur la sécurité des médicaments et l’usage des médicaments à des fins autres que celles approuvées par Santé Canada, à l’University of British-Columbia. Janet est membre exécutive et présidente du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Johanna Trimble est une défenseure des droits des patients et membre du BC Patient Voices Network. Elle est membre du sous-comité de soins gériatriques et de soins palliatifs du Council on Health Promotion for Doctors of BC. À titre de conférencière, elle enseigne à des étudiants en médecine de première année à l’University of British-Columbia au sujet de la gériatrie communautaire ainsi qu'à des étudiants en pharmacie, sur les problèmes liés à la médication dans les établissements de soins de longue durée. Johanna est membre active du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Tout ce que vous devriez savoir sur les médicaments anticholinergiques
Par Johanna Trimble et Janet Currie
Certains médicaments que vous prenez pour traiter les allergies, le sommeil, les nausées, la dépression ou l’incontinence appartiennent à un groupe de médicaments appelés les médicaments anticholinergiques. Ils agissent en bloquant l’effet d’une substance chimique dans votre corps appelée l’acétylcholine. Lire la suite…
Par Johanna Trimble et Janet Currie
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Qu’est ce qu’un médicament anticholinergique ?
Certains médicaments que vous prenez pour traiter les allergies, le sommeil, les nausées, la dépression ou l’incontinence appartiennent à un groupe de médicaments appelés les médicaments anticholinergiques. Ils agissent en bloquant l’effet d’une substance chimique dans votre corps appelée l’acétylcholine. L’acétylcholine est essentielle au fonctionnement du corps. Elle vous aide à rester vigilant, à garder un rythme cardiaque régulier, à respirer, à digérer les aliments, à transpirer et à vider la vessie. Lorsque vous prenez un médicament anticholinergique, il agit sur de nombreuses parties du corps en même temps.
Comment savoir si je prends un médicament anticholinergique ?
Les médicaments anticholinergiques peuvent être prescrits ou encore achetés sans ordonnance. Voici certains des types de médicaments anticholinergiques les plus courants* :
Médicaments contre les allergies (par exemple, Benadryl® – diphenhydramine)
Médicaments contre la nausée (par exemple, Gravol® – dimenhydrinate)
Antidépresseurs (par exemple, Paxil® – paroxétine)
Antipsychotiques (par exemple, Seroquel® – quétiapine)
Médicaments contre l’incontinence urinaire (par exemple, Ditropan® – oxybutynine)
Somnifères (par exemple, trazodone ou des médicaments en vente libre comme Nytol® ou Sominex®)
Relaxants musculaires (par exemple, Robaxin® – méthocarbamol)
Tous les opioïdes
Combinaison de deux médicaments ou plus (par exemple, Tylenol PM® ou autres médicaments avec « PM » dans leur nom, qui contiennent l’ingrédient diphenhydramine)
*Cette liste n’inclut pas tous les médicaments anticholinergiques.
Le saviez-vous ?
Des ingrédients anticholinergiques puissants peuvent se retrouver dans plusieurs médicaments en vente libre. Lisez toujours la liste des ingrédients sur l'emballage de tous les médicaments que vous achetez. S'il y a deux ingrédients ou plus, c’est une combinaison. Une combinaison peut contenir un médicament anticholinergique. Par exemple, la diphenhydramine ou le dimenhydrinate sont des médicaments anticholinergiques puissants que l'on trouve dans de nombreux produits de vente libre.
DEMANDEZ À VOTRE MÉDECIN, VOTRE PHARMACIEN OU VOTRE INFIRMIÈRE SI LES MÉDICAMENTS QUE VOUS PRENEZ ONT DES EFFETS ANTICHOLINERGIQUES.
Les aînés sont plus à risque de souffrir des effets néfastes des médicaments anticholinergiques. Pourquoi ?
Avec le vieillissement, notre foie et nos reins n’éliminent plus aussi bien les médicaments. Nous devenons donc plus sensibles à leurs effets. De plus, de nombreuses personnes âgées ont plus d'un problème de santé et prendront de nombreux médicaments, y compris un ou plusieurs médicaments anticholinergiques. Plus une personne prend de médicaments, plus il est probable qu'elle aura des effets secondaires indésirables.
Quels sont les effets secondaires des médicaments anticholinergiques ?
Les médicaments anticholinergiques peuvent causer de nombreux effets secondaires différents. Les effets secondaires peuvent apparaître à tout moment, même après plusieurs années à prendre le même médicament. Vous pourriez penser que de nouveaux symptômes sont une nouvelle maladie, alors qu'en fait ce sont des effets secondaires de vos médicaments.
Votre risque de souffrir d’un effet secondaire est plus élevé si :
vous prenez une dose plus élevée des médicaments;
vous prenez le médicament pendant une longue période de temps;
vous prenez plus d'un type de médicaments anticholinergiques.
Voici quelques effets secondaires courants des médicaments anticholinergiques :
La prise de médicaments anticholinergiques augmente-t-elle mon risque de souffrir de démence ?
Quelques études suggèrent que les personnes âgées qui utilisent des médicaments anticholinergiques pendant une longue période ou à des doses plus élevées pourraient présenter un risque plus élevé de souffrir de démence. La recherche n'a pas encore prouvé ce lien, mais cela suggère que les personnes âgées devraient limiter le nombre de médicaments anticholinergiques qu'elles prennent et utiliser la dose la plus faible possible, pendant la durée la plus courte possible.
Comment puis-je réduire mon risque d'effets secondaires causés par les médicaments anticholinergiques ?
PARLEZ TOUJOURS À VOTRE MÉDECIN, VOTRE PHARMACIEN OU VOTRE INFIRMIÈRE AVANT D'ARRÊTER OU DE MODIFIER TOUT MÉDICAMENT.
Références
Coupland CAC, Hill T, Dening T, Morriss R, Moore M, Hippisley-Cox J. Anticholinergic Drug Exposure and the Risk of Dementia: A Nested Case-Control Study. JAMA Intern Med. 2019;179(8):1084–1093. doi:10.1001/jamainternmed.2019.0677 https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2736353
King R, Rabino S. ACB Calculator. http://www.acbcalc.com
À propos des auteures :
Johanna Trimble est une défenseure des droits des patients et membre du BC Patient Voices Network. Elle est membre du sous-comité de soins gériatriques et de soins palliatifs du Council on Health Promotion for Doctors of BC. À titre de conférencière, elle enseigne à des étudiants en médecine de première année à l’University of British-Columbia au sujet de la gériatrie communautaire ainsi qu'à des étudiants en pharmacie, sur les problèmes liés à la médication dans les établissements de soins de longue durée. Johanna est membre active du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Janet Currie est une travailleuse sociale impliquée dans la sécurité des médicaments et des patients depuis plus de 17 ans. Elle est particulièrement préoccupée par la sécurité et l'efficacité des médicaments en psychiatrie et leurs répercussions sur les aînés. Elle est ancienne coprésidente du Réseau canadien pour la santé des femmes et membre du Comité consultatif d'experts sur la vigilance des produits de santé de Santé Canada. Elle possède et gère un site Web sur la sécurité des médicaments psychiatriques et a souvent témoigné devant le Sénat canadien et le Comité permanent de la santé sur la surveillance des médicaments d’ordonnance et les effets nuisibles des médicaments. Elle termine un doctorat sur la sécurité des médicaments et l’usage des médicaments à des fins autres que celles approuvées par Santé Canada, à l’University of British-Columbia. Janet est membre exécutive et présidente du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Mieux gérer vos médicaments : 9 conseils utiles
Par Johanna Trimble et Janet Currie
Faites le suivi de vos médicaments. C'est à vous ou à vos proches de faire le suivi des médicaments que vous prenez. Il est peu probable que tous les professionnels de la santé que vous consultez aient accès à votre liste de médicaments en ligne! Les différents dossiers médicaux électroniques ne communiquent pas tous entre eux. Lire la suite…
Par Johanna Trimble et Janet Currie
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Consultez toujours votre médecin avant d'arrêter, modifier ou commencer un médicament.
1. Faites le suivi de vos médicaments. C'est à vous ou à vos proches de faire le suivi des médicaments que vous prenez. Il est peu probable que tous les professionnels de la santé que vous consultez aient accès à votre liste de médicaments en ligne! Les différents dossiers médicaux électroniques ne communiquent pas tous entre eux.
2. Gardez une liste. Pour votre sécurité, portez toujours une liste de médicaments MISE À JOUR sur vous et gardez une autre copie aimantée à votre réfrigérateur. Assurez-vous d'y inclure les médicaments en vente libre ainsi que ceux prescrits par des spécialistes.
3. Faites affaire avec une seule pharmacie. Essayez de remplir vos ordonnances dans une seule pharmacie afin de faciliter l’évaluation des interactions médicamenteuses. La liste de vos médicaments fournie par une pharmacie montrera seulement ce que cette même pharmacie vous a servi.
4. Ne commencez pas un nouveau médicament quand vous êtes seul. C’est un phénomène rare, mais si vous avez une réaction allergique grave, vous aurez besoin d'aide médicale immédiate. Ne prenez jamais un médicament d'ordonnance destiné à quelqu'un d'autre.
5. Vérifiez votre ordonnance. Lorsque vous recevez vos médicaments à la pharmacie, vérifiez toujours votre nom et le nom du médicament sur la bouteille. Il est arrivé que des gens qui portaient le même nom aient reçu l’ordonnance d’un autre individu.
6. Soyez conscient des effets secondaires. Si vous remarquez un symptôme après avoir pris un nouveau médicament, ne supposez pas qu'il s'agit d'une « nouvelle condition médicale » ou que cela est causé par « l’âge ». Dites-le immédiatement à votre médecin ou à votre pharmacien. Ce pourrait être le signe d’un effet secondaire d’un médicament ou le résultat d’une interaction avec un autre médicament que vous prenez déjà.
7. Faites attention aux cascades médicamenteuses. Parfois, de nouveaux médicaments peuvent être prescrits pour traiter les effets secondaires causés par un médicament que vous prenez déjà. C'est ce qu'on appelle les « cascades médicamenteuses ». Un exemple courant est lorsqu’on prescrit un médicament pour traiter des maux d'estomac causés par un autre médicament. Demandez à votre médecin de considérer si ces nouveaux symptômes pourraient être causés par des médicaments et si vous devriez envisager d'arrêter de prendre un médicament ou de réduire la dose. Cesser ou réduire la dose d’un médicament en collaboration avec un professionnel de la santé s’appelle la déprescription.
8. Être à l'affût des changements. Dites à votre médecin comment les nouveaux médicaments vous affectent et si vous avez noté un changement, pour le meilleur ou pour le pire. Les médecins comptent sur vous pour mentionner les changements que vous observez. Si vous VOYEZ quelque chose (ou ressentez quelque chose), DITES-LE (comme à l'aéroport!). Partager ses inquiétudes concernant les effets nuisibles d'un médicament est essentiel.
9. Les aînés sont plus sensibles aux médicaments. En raison des changements au niveau du fonctionnement des reins et du foie, les aînés deviennent plus sensibles aux médicaments en vieillissant. Dans de nombreux cas, les médicaments devraient être prescrits à de plus faibles doses chez les aînés. Plus on prend de médicaments, plus les risques d'interactions médicamenteuses sont élevés. Les médicaments couramment prescrits aux aînés peuvent causer des étourdissements et une perte d'équilibre, entraîner des chutes, des fractures et même des hospitalisations, ainsi qu’avoir un impact négatif sur la cognition et la mémoire. Les effets nuisibles des médicaments peuvent survenir même si vous les prenez depuis longtemps. Votre médecin compte sur vous pour signaler ces problèmes. Pour des pistes sur comment commencer la discussion à propos de la possibilité de déprescrire certains médicaments, consultez: https://www.reseaudeprescription.ca/conversation/
Pour en savoir plus sur la saine gestion des médicaments, visitez ce site web : https://www.reseaudeprescription.ca/
À propos des auteures :
Johanna Trimble est une défenseure des droits des patients et membre du BC Patient Voices Network. Elle est membre du sous-comité de soins gériatriques et de soins palliatifs du Council on Health Promotion for Doctors of BC. À titre de conférencière, elle enseigne à des étudiants en médecine de première année à l’University of British-Columbia au sujet de la gériatrie communautaire ainsi qu'à des étudiants en pharmacie, sur les problèmes liés à la médication dans les établissements de soins de longue durée. Johanna est membre active du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Janet Currie est une travailleuse sociale impliquée dans la sécurité des médicaments et des patients depuis plus de 17 ans. Elle est particulièrement préoccupée par la sécurité et l'efficacité des médicaments en psychiatrie et leurs répercussions sur les aînés. Elle est ancienne coprésidente du Réseau canadien pour la santé des femmes et membre du Comité consultatif d'experts sur la vigilance des produits de santé de Santé Canada. Elle possède et gère un site Web sur la sécurité des médicaments psychiatriques et a souvent témoigné devant le Sénat canadien et le Comité permanent de la santé sur la surveillance des médicaments d’ordonnance et les effets nuisibles des médicaments. Elle termine un doctorat sur la sécurité des médicaments et l’usage des médicaments à des fins autres que celles approuvées par Santé Canada, à l’University of British-Columbia. Janet est membre exécutive et présidente du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Mieux gérer vos médicaments : 5 nouvelles astuces
Par Johanna Trimble et Janet Currie
Demandez une révision de vos médicaments. Demandez à votre médecin ou à votre pharmacien de réviser tous vos médicaments, surtout si vous en prenez plusieurs ou s'ils ont été prescrits par différents médecins. Lire la suite…
Par Johanna Trimble et Janet Currie
La déprescription signifie cesser un médicament ou en réduire la dose lorsqu’il n’a plus d’effet bénéfique ou qu’il peut être nuisible. Le but de la déprescription est de maintenir ou améliorer la qualité de vie. Consultez toujours votre médecin avant d'arrêter, modifier ou commencer un médicament.
1. Demandez une révision de vos médicaments. Demandez à votre médecin ou à votre pharmacien de réviser tous vos médicaments, surtout si vous en prenez plusieurs ou s'ils ont été prescrits par différents médecins. En d'autres mots, cela veut dire revoir votre liste de médicaments pour vous assurer qu'ils sont toujours nécessaires et ne sont pas à risque de causer des problèmes en vieillissant. Assurez-vous d'inclure les médicaments de vente libre (non-prescrits) et ceux prescrits par des spécialistes. Votre médecin pourrait vous donner un rendez-vous plus long que les 10 minutes habituelles pour ce genre de consultation. C'est à vous de demander une révision de vos médicaments : ne présumez pas que cela sera fait annuellement. N'oubliez pas de demander à votre médecin s'il est possible d'arrêter ou réduire la dose de certains médicaments suite à la révision de votre liste.
2. En foyer de soins de longue durée, soyez vigilant et réagissez rapidement en cas de problème lié aux médicaments. Assurez-vous d'obtenir rapidement des réponses lorsque vous avez des inquiétudes concernant vos médicaments ou ceux d'un membre de votre famille résidant dans un foyer de soins de longue durée. Les patients peuvent voir leur santé et leur mobilité se détériorer rapidement s'ils se trouvent alités à cause d'une interaction médicamenteuse. Un délire (un état réversible de désorientation, d'agitation ou de somnolence) ou un comportement inhabituel peuvent être causés par des médicaments et confondus avec une maladie chronique grave telle que la démence. Alertez les membres de votre famille et préparez-vous à consulter les membres de la direction de la résidence si vous avez des inquiétudes sérieuses ou si vous n'obtenez pas de réponse satisfaisante à vos questions. Si vous éprouvez de l'anxiété à l'idée de partager vos inquiétudes au sujet des médicaments, prenez rendez-vous avec le personnel soignant et demandez à un membre de votre famille de vous y accompagner.
3. Évitez les médicaments anticholinergiques. Les aînés reçoivent souvent des ordonnances de médicaments anticholinergiques (médicaments qui affectent l'action de l'acétylcholine, un neurotransmetteur) pour des affections courantes telles que la vessie hyperactive, les allergies, les problèmes gastro-intestinaux, la maladie de Parkinson et la dépression. Les aînés sont très sensibles aux effets néfastes des médicaments anticholinergiques. Ces médicaments peuvent avoir un impact négatif sur le cerveau en provoquant le délire, la confusion et des problèmes de mémoire ainsi que des effets physiques tels que la bouche sèche, la constipation et la vision brouillée. Des recherches actuelles explorent le lien entre ces médicaments et le développement de la démence. Bien que ce lien soit toujours à l'étude, les personnes âgées devraient éviter ces médicaments lorsque c'est possible ou demander une thérapie alternative plus sécuritaire.
4. Posez des questions et soyez vigilant. Lorsque votre médecin vous suggère de débuter un nouveau médicament, vous avez le droit de demander à quoi sert le médicament, quels sont ses bénéfices et les risques d'effets nuisibles. Le médicament est-il prescrit en prévention d'une autre condition? Quelle est la probabilité que vous tombiez malade si vous ne le prenez pas? Les effets nuisibles du médicaments dépassent-ils les bénéfices? Il ne vaut peut-être pas la peine de subir les effets secondaires d'un médicament pour réduire de peu les risques d'une maladie future.
5. Demandez si la déprescription est appropriée pour vous. Si un médicament vous dérange, demandez à votre médecin ou à votre pharmacien s'il est possible de l'arrêter temporairement ou de réduire la dose du médicament en surveillant attentivement les résultats. S'il ne s'agit pas d'un médicament essentiel pour votre santé, il est raisonnable d'évaluer s'il n'est pas la cause d'effets nuisibles. Trouvez plus d'informations ici.
Consultez la première partie de cet article - Mieux gérer vos médicaments : 9 conseils utiles
À propos des auteures :
Johanna Trimble est une défenseure des droits des patients et membre du BC Patient Voices Network. Elle est membre du sous-comité de soins gériatriques et de soins palliatifs du Council on Health Promotion for Doctors of BC. À titre de conférencière, elle enseigne à des étudiants en médecine de première année à l’University of British-Columbia au sujet de la gériatrie communautaire ainsi qu'à des étudiants en pharmacie, sur les problèmes liés à la médication dans les établissements de soins de longue durée. Johanna est membre active du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.
Janet Currie est une travailleuse sociale impliquée dans la sécurité des médicaments et des patients depuis plus de 17 ans. Elle est particulièrement préoccupée par la sécurité et l'efficacité des médicaments en psychiatrie et leurs répercussions sur les aînés. Elle est ancienne coprésidente du Réseau canadien pour la santé des femmes et membre du Comité consultatif d'experts sur la vigilance des produits de santé de Santé Canada. Elle possède et gère un site Web sur la sécurité des médicaments psychiatriques et a souvent témoigné devant le Sénat canadien et le Comité permanent de la santé sur la surveillance des médicaments d’ordonnance et les effets nuisibles des médicaments. Elle termine un doctorat sur la sécurité des médicaments et l’usage des médicaments à des fins autres que celles approuvées par Santé Canada, à l’University of British-Columbia. Janet est membre exécutive et présidente du comité de sensibilisation du public du Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription.