FAITS SAILLANTS
Le Réseau canadien pour la déprescription remercie tous ceux qui ont participé au Sommet national 2018 pour la sécurité des médicaments chez les aînés, qui a eu lieu le 9 février 2018 à Montréal. Visionnez les photos du Sommet ici.
Sommaire exécutif
Pour parvenir à réduire les risques associés aux médicaments chez les aînés, tous doivent être de la conversation. C’est dans cette optique que le Sommet pour la sécurité des médicaments chez les aînés a réuni des professionnels de la santé, des défenseurs des droits des patients, des décideurs politiques et des organismes communautaires de toutes les provinces au pays. L'objectif était de regrouper les acteurs clés de chaque province et d'inspirer des initiatives locales. Le Sommet a été l'occasion rêvée pour les participants de partager des stratégies novatrices et échanger des perspectives variées.
Au Sommet, nous avons pu entendre des conférenciers provenant de partout au Canada. Ils nous ont présenté des initiatives d’avant-garde, des pratiques prometteuses et des politiques publiques efficaces dans leur province. Les organismes communautaires œuvrant auprès des aînés ont pu échanger sur la façon dont elles engageaient la conversation avec les aînés dans leur localité afin de faire face à l’utilisation croissante d'opioïdes et de sédatifs-hypnotiques dans cette population.
Objectifs du sommet
1. Partager des stratégies empreintes de succès provenant de partout au pays visant à réduire l’utilisation d’opioïdes et de sédatifs-hypnotiques chez les aînés.
2. Offrir une occasion de réseautage et un forum de discussion entre intervenants de divers milieux : groupes communautaires, professionnels de la santé et décideurs politiques.
3. Apprendre à tirer parti des outils et activités du Réseau canadien pour la déprescription dans votre communauté.
Les objectifs du Réseau canadien pour la déprescription au cours de l’événement étaient d'apprendre comment les différents partenaires peuvent nous aider à :
- Réduire les risques en augmentant la sensibilisation et en réduisant de 50% l'utilisation des médicaments nuisibles chez les aînés d'ici 2020.
- Améliorer la santé en assurant l'accès aux thérapies pharmacologiques et non pharmacologiques plus sécuritaires.
Pour atteindre ces objectifs, le Réseau canadien pour la déprescription a posé les questions suivantes :
- Quelles sont les meilleures façons de communiquer avec les aînés, les soignants et leur famille?
- Comment pouvons-nous mieux outiller les professionnels de la santé afin qu'ils puissent réduire les effets nuisibles associés aux médicaments et conseiller leurs patients
- Comment pouvons-nous nous assurer que l’usage approprié des médicaments figure dans l’agenda politique?
Nombre de participants au Sommet : 107
PARTICIPATION AU SOMMET SELON LA PROVINCE D’ORIGINE
PARTICIPANTS AU SOMMET SELON LE DOMAINE
Faits saillants
Des leaders au niveau local
Depuis sa création, le Réseau canadien pour la déprescription communique avec le public et les professionnels de la santé via diverses campagnes de sensibilisation. Le Réseau travaille également avec des directeurs pharmaceutiques provinciaux pour réexaminer les règles d'accès aux médicaments à risque. Le Réseau a établi de nombreux partenariats avec des organisations pancanadiennes pour assurer la dissémination de son message.
Toutefois, il faut en faire plus. Nous avons réalisé que pour atteindre nos objectifs et améliorer la qualité de vie des aînés, nous avons besoin de représentants au niveau local dans chacune des provinces. La déprescription ne concerne pas seulement les professionnels de la santé mais aussi les décideurs politiques et surtout, les patients eux-mêmes.
Des bons coups de partout au pays
Le Sommet a présenté des histoires empreintes de succès provenant de partout au pays, de la lutte contre la crise des opioïdes au Manitoba en passant par la déprescription des sédatifs-hypnotiques grâce à des efforts coordonnés au sein d’une équipe de santé familiale en Ontario. Sleepwell Nova Scotia a expliqué comment elle aide les gens à cesser la prise de somnifères en gérant l'insomnie avec l’aide de la thérapie cognitivo-comportementale, une alternative beaucoup plus sûre et efficace. Les représentants des organismes travaillant auprès des personnes âgées ont fourni de nombreuses informations utiles sur la meilleure façon de rejoindre leurs membres.
La foire de la déprescription
Le Sommet a été l'occasion pour le Réseau canadien pour la déprescription de présenter sa foire de la déprescription. La foire est une exposition interactive présentée par des cliniciens, des chercheurs, des décideurs politiques et d'autres intervenants ayant une expertise en déprescription. Des kiosques, des présentations et des jeux interactifs aident à accroître la sensibilisation et les compétences nécessaires pour supporter l’usage approprié des médicaments. La foire offre également des outils pour les patients et les organismes œuvrant auprès des aînés, afin d’aider à optimiser l'utilisation des médicaments en toute sécurité et envisager la déprescription et les thérapies alternatives.
De nombreux chercheurs du Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal ont animé les différents kiosques et jeux. Une douzaine d'exposants ont participé à la foire, notamment l'Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé, la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé, les Instituts de recherche en santé du Canada, Choisir avec soin, Deprescribing.org et la Fédération québécoise des Sociétés Alzheimer.
Activité : idées audacieuses pour un impact maximal
Dre Andrea Murphy et Dr David Gardner de l'Université Dalhousie ont animé une activité très réussie et informative. Ils ont demandé la question suivante aux participants : Quelle est votre idée la plus audacieuse pour minimiser l'utilisation des sédatifs-hypnotiques et d’opioïdes?L'activité a permis aux participants de sortir des sentiers battus.
Voici les 5 meilleures idées audacieuses :
Idée en 1ere position
- Politique visant à restreindre l’accès au permis de conduire pour les utilisateurs d’opioïdes ou de somnifères (comme au Danemark).
Idée en 2e position
- Les prescripteurs doivent documenter l’indication lorsqu’ils prescrivent dans le dossier santé en ligne, noter la date du suivi ainsi que celle pour une possible déprescription.
- Cibler les prescripteurs ayant des taux élevés de prescriptions potentiellement inappropriées pour une intervention visant à l’amélioration de la qualité.
- Développer une campagne nationale de sensibilisation où les patients ont la possibilité de partager leur expérience avec les médicaments sédatifs ou opioïdes et comment ils sont parvenus à réduire leur utilisation.
- Examen annuel obligatoire des médicaments par un professionnel de la santé (en personne).
Idée en 3e position
- Couverture des thérapies non pharmacologiques prescrites par un professionnel de la santé : massage, physiothérapie, etc.
Idée en 4e position
- Développer un réseau d'éducation par les pairs regroupant des organismes communautaires. Former un « Champion de la déprescription » pour chaque groupe. Le champion serait porte-parole et veillerait à la dissémination des outils.
- Former les membres du public à la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (aînés formeraient leurs pairs).
- Mesurer, suivre et signaler les tendances en matière de prescription de somnifère et d'opioïdes chez les équipes médicales ou les indidvidus.
- Accroître l'accès à des traitements alternatifs grâce :
- Au développement de traitements alternatifs
- À un meilleur accès au transports en commun pour les aînés
- À une meilleure éducation du public quant aux options disponibles
- À une augmentation de la recherche sur les traitements efficaces avec l’âge
Idée en 5e position
- Pour les sédatifs-hypnotiques : mieux éduquer la population sur la santé mentale, en commençant par les écoles, les universités et via des campagnes de santé publique pour tous les groupes d'âge. Nous devons comprendre ce qui est «normal» et ce qui ne l'est pas. Est-ce anormal de dormir moins en vieillissant ? Non, c'est normal ! Les sentiments difficiles comme la tristesse, le chagrin, l'inquiétude et la colère sont-ils un diagnostic ? Non - la plupart du temps, ces diagnostics ne nécessitent pas des médicaments. Nous devons changer les fondements d'une culture de la maladie qui mène à des diagnostics et à des prescriptions excessives.
- Les régimes d'assurance privés et publics devraient couvrir les thérapies de gestion de la douleur comme les médicaments
Dîner de réseautage pour les représentants des organismes communautaires
Le Réseau canadien pour la déprescription a organisé un dîner de réseautage regroupant tous les organismes communautaires présents au Sommet.
On leur a demandé d'écrire leurs idées pour répondre à la question suivante: Pour améliorer l’usage des médicaments chez les aînés, quelle est l'approche la plus efficace pour impliquer les aînés eux-même?
Plénière
La séance plénière du Sommet était donnée par la Dre Jennifer Zelmer, présidente du Azimuth Health Group, qui a présenté son exposé intitulé : Penser globalement, agir localement et identifier les leviers de changement. Elle a discuté de différentes approches et perspectives pour provoquer un changement à grande échelle au sein du système de santé. Elle a demandé à tous les participants au Sommet de s'engager dans une action «d'ici jeudi prochain» pour soutenir un meilleur usage des médicaments. L'équipe du Réseau canadien pour la déprescription fait présentement un suivi auprès de tous les participants quant à ces actions.
Suivi
Le Réseau canadien pour la déprescription fera un suivi auprès de tous les participants du Sommet. Nous cherchons à identifier des occasions de collaboration pour sensibiliser les aînés, les professionnels de la santé et les décideurs quant à la sécurité des médicaments. Nous parlerons également avec des organismes qui pourraient aider à publier nos articles, partager nos outils et diffuser nos brochures. Le Sommet n’est que le début de plusieurs projets prometteurs!
Restez en contact!
Nos coordonnées :
Réseau canadien pour la déprescription
Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal
4565, chemin Queen-Mary, Montréal (Québec) H3W 1W5
Courriel : info@deprescribingnetwork.ca