Faites entendre votre voix :

Faisons de l’usage sécuritaire des médicaments une priorité de recherche au Canada

 

Un grand MERCI à tous ceux et celles qui ont complété le sondage sur les prochains domaines d'intérêt en recherche axée sur le patient des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Et surtout, félicitations ! Cela a porté fruit : l'usage sécuritaire des médicaments fait partie des sujets retenus comme possible futur domaine d'intérêt en recherche axée sur le patient !

Toutefois, le travail n'est pas terminé. La phase 2 de cette consultation du public a débuté et il faut agir rapidement. Pour nous assurer que ce sujet fasse partie des priorités finales, il faut maintenant voter et expliquer pourquoi ce thème est important ! Vous n'avez pas pu participer à la phase 1 du vote ? Ce n'est pas grave, vous pouvez participer à la phase 2 !

Comment participer

Étape 1 : Rendez vous à la page d'accueil de cette consultation.

Étape 2 : Cliquez sur Se connecter, ou sur S'inscrire si vous n'avez pas de compte existant.

Étape 3 : Cliquez sur l'onglet Idées (Nouveau). Trouvez la boîte « Traitements pharmacologiques » et cliquez sur ❤️ pour voter pour ce thème !

Étape 4 : Sous l'idée « Traitements pharmacologiques », inscrivez un commentaire qui :

  • Explique pourquoi vous croyez que le thème « Traitements pharmacologiques » est important pour le futur de la recherche, et

  • Identifie les aspects de ce thème que vous considérez être importants.

Étape 5 : Cliquez sur l'onglet Forum (Nouveau) (pour ce faire, il est possible que vous deviez passer par la page d'accueil). Sous « Forum 1 », cliquez sur « Aller à la discussion » et cliquez sur « Répondre » pour laisser un commentaire. Votre commentaire a pour objectif d'expliquer pourquoi le thème « Traitements pharmacologiques » mérite d'être considéré par les IRSC.

Date limite : Vendredi 29 octobre 2021

Veuillez partager cette page Web avec vos amis, votre famille, vos collègues, votre communauté et vos organisations. Ensemble, l’objectif est de donner l’attention et le financement que nécessite la cause de l'utilisation sûre et appropriée des médicaments.

Nous vous invitons à considérer les points suivants lors de la complétion du sondage :

 
 
 

1. Utilisation sûre et appropriée des médicaments

Nous sommes d’avis que l'utilisation sûre et appropriée des médicaments chez les aînés devrait être une priorité de recherche au cours des cinq prochaines années.

Pourquoi devrions-nous y porter attention ?

  • Au Canada, deux tiers des aînés prennent au moins 5 médicaments sur ordonnance, tandis qu’un quart en prend au moins 10 [i]. Plus vous prenez de médicaments, plus il y a de risques d'interactions médicamenteuses ou d'effets secondaires. L'utilisation d'un trop grand nombre de médicaments est appelée « polypharmacie » ou « surcharge de médicaments ».

  • La polypharmacie peut causer des dommages aux patients, notamment en augmentant le risque de chutes, de troubles cognitifs, d'hospitalisation et même de décès.

  • Les personnes âgées de 65 ans et plus sont hospitalisées 5 fois plus souvent en raison des effets néfastes de leurs médicaments que celles qui ont moins de 65 ans [ii]. Environ une hospitalisation sur 10 chez les aînés serait causée par les effets secondaires des médicaments [iii].

  • 1 aîné sur 4 au Canada prend 10 médicaments ou plus. Pourtant, il y a eu peu de recherche sur la façon dont les différents médicaments interagissent lorsqu'ils sont pris ensemble.

  • Traiter les effets néfastes des médicaments coûte cher. Environ 1,4 milliard de dollars sont dépensés chaque année pour traiter les problèmes de santé causés par l'utilisation de médicaments à risque d’effets néfastes chez les aînés [iv]. Nous avons besoin de recherche axée sur le patient pour mieux évaluer l’impact des médicaments en considérant les effets secondaires, la diminution de la qualité de vie ou encore le risque d'hospitalisation et de décès.

 

2. La déprescription

Pour utiliser les médicaments de façon sécuritaire, nous devons savoir comment commencer et arrêter les médicaments en toute sécurité. La déprescription, c'est lorsque les patients, les proches aidants et les professionnels de la santé travaillent ensemble afin de réévaluer régulièrement les médicaments des patients, dans le but de réduire la dose ou d'arrêter ceux qui sont considérés à risque d’effets néfastes ou qui sont inutiles.

Pourquoi devrions-nous y porter attention ?

  • Des milliards de dollars sont dépensés chaque année par l’industrie pharmaceutique : pour la recherche et la mise en marché, pour la formation des médecins et autres professionnels de la santé et pour promouvoir ces nouveaux médicaments auprès des patients et de leurs proches. À l’opposé, très peu de recherche est menée sur quand et comment arrêter les médicaments en toute sécurité.

  • Des études ont montré que la déprescription est facilitée par la tenue de conversations initiées par les patients au sujet de la déprescription de leurs médicaments. Plus de recherche et de soutien sont nécessaires pour porter à grande échelle les interventions qui se sont avérées efficaces afin d’inciter les patients à réduire l'utilisation de médicaments à risque.

  • De nombreuses personnes ne se sentent pas à l'aise d’initier une discussion au sujet de leurs médicaments avec leur médecin. Nous avons besoin de la recherche axée sur le patient pour mieux les supporter dans ces démarches. Il est nécessaire que tous les aîné(e)s et leurs proches sachent quelles questions poser au sujet de leurs médicaments, incluant quels sont leurs risques et s’ils sont tous encore nécessaires.

 

3. Accès à des alternatives sûres aux médicaments à risque

La recherche montre que certains médicaments sont plus sûrs que d’autres, que certains présentent un risque plus élevé d'effets secondaires et que parfois, le meilleur traitement… n'est tout simplement pas un médicament ! Nous pensons que de transférer ces connaissances à la pratique devrait être un domaine prioritaire pour la recherche axée sur le patient. Par exemple, la thérapie cognitivo-comportementale pour l'insomnie (TCC-i) s’avère plus efficace que les somnifères pour aider les gens à dormir. Cependant, plus d'un aîné canadien sur 10 utilise régulièrement des somnifères ! Nous avons besoin de la recherche pour identifier comment partager ces connaissances avec les aînés et leurs proches.

 

Pourquoi devrions-nous y porter attention ?

  • Davantage de recherche est nécessaire pour évaluer l'efficacité des alternatives sûres et non médicamenteuses. Malheureusement, il y a souvent beaucoup moins de financement pour ce domaine de recherche par rapport aux investissements pour le développement de nouveaux produits pharmaceutiques.

  • L’argent utilisé pour rembourser les médicaments à risque d’effets néfastes serait mieux dépensé pour payer des interventions non médicamenteuses plus sûres, fondées sur les données probantes. Par exemple, il existe des données probantes pour soutenir l'utilisation de la physiothérapie en traitement de la douleur chronique; de la psychothérapie ou de la thérapie cognitivo-comportementale pour traiter l'insomnie et l'anxiété; de la musicothérapie, la thérapie comportementale ou l'art-thérapie pour traiter les symptômes comportementaux et psychologiques chez les personnes atteintes de démence ; ou encore un accès accru à des programmes d'exercice physique et de nutrition pour aider à prévenir les maladies et à améliorer la santé.

 

4. Les aînés de partout au pays ayant des expériences de vie différentes doivent participer à la recherche sur l'utilisation sécuritaire et appropriée des médicaments

Trop souvent, plutôt que d'impliquer les personnes qui prennent les médicaments, la recherche cible les professionnels de la santé qui les prescrivent. Davantage d'efforts doivent être investis pour s'assurer que les initiatives de recherche sont axées sur les patients et répondent aux besoins des aînés de différentes communautés géographiques et culturelles à travers le pays.

 

Pourquoi devrions-nous y porter attention ?

  • « Rien sur nous, sans nous » est un concept qui remonte aux années 1500. Pourtant, en ce qui concerne l'utilisation des médicaments, la recherche continue de se centrer sur les professionnels de la santé plutôt que sur les patients.

  • La recherche a montré que l'envoi d'informations écrites sur les risques et les bénéfices de certains médicaments aux personnes âgées préparaient les patients à parler à leur médecin au sujet de la déprescription de médicaments inutiles ou risqués. Davantage de recherche est nécessaire pour mettre ces connaissances en pratique et améliorer l'utilisation sécuritaire et appropriée des médicaments pour tous les aîné(e)s vivant au Canada.

  • Les expériences des aînés doivent guider les initiatives de recherche. Par exemple, en Colombie-Britannique, le document Coyote's Food Medicines est né d'une collaboration avec les aînés Secwepemc, pour échanger au sujet de l'utilisation des médicaments dans leur communauté. Cette ressource vise à sensibiliser les aînés à la question de la polypharmacie et a été distribuée à travers toute la province.

 

5. Politiques de santé pour soutenir l'utilisation appropriée des médicaments

Il est essentiel que le Canada mette en place des systèmes et des processus pour garantir que les médicaments que nous prenons pour traiter les maladies et nous maintenir en bonne santé ne causent pas de torts.

 

Pourquoi devrions-nous y porter attention ?

  • Le Réseau canadien pour la déprescription sensibilise les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux sur l'importance d'une utilisation appropriée des médicaments. L’organisme a fait des recherches sur les systèmes et politiques qui ont été utilisés à travers le monde pour s'assurer que les médicaments sont utilisés de manière appropriée. Davantage de recherche est nécessaire pour faire entendre la voix des patients concernant les différents programmes et politiques qui sont considérés.

  • La création de l'Agence canadienne des médicaments et la poursuite des discussions sur l'assurance-médicaments au Canada offre une fenêtre d'opportunité aux aînés qui désirent participer à façonner les orientations futures en matière de coûts, de l'accès et de la pertinence des médicaments. Il est impératif que les aînés participent à la création et à la mise en œuvre de l'Agence canadienne des médicaments et du régime d'assurance-médicaments, ainsi que de tous les systèmes et processus mis en place pour soutenir l'utilisation sûre et appropriée des médicaments au Canada.

 

Des aspects-clés à considérer pour le thème «Thérapies pharmacologiques»

Sous l’onglet FORUM, les Instituts de recherche en santé du Canada nous demandent de suggérer des aspects-clés au thème « Thérapies pharmacologiques ». Vous trouverez ci-dessous des points suggérés pour les différents aspects listés par les IRSC.

Financement et coûts Au Canada, on dépense 1,4 milliard de dollars chaque année pour traiter les effets nuisibles des médicaments chez les aînés. Cet argent pourrait être mieux utilisé pour offrir des thérapies médicamenteuses ou non médicamenteuses plus sûres pour traiter ou prévenir certains problèmes de santé.
Principes éthiques Les patients pouvant bénéficier de la déprescription pourraient ne pas être en mesure de communiquer ce besoin en raison de barrières cognitives, linguistiques, culturelles ou physiques. Les professionnels de la santé doivent être en mesure de reconnaître ces obstacles pour fournir les meilleurs soins possibles.
Prescription et déprescription Plus les patients connaissent la déprescription, plus ils ont tendance à initier des discussions au sujet de leurs médicaments avec les professionnels de la santé. Quant à eux, les professionnels de la santé apprennent quand prescrire des médicaments, mais en savent très peu sur quand les arrêter et comment le faire en toute sécurité.
Renseignements sur les médicaments Les patients méritent des informations fiables et accessibles sur leurs médicaments. Trop de patients se tournent vers des sources d'informations douteuses en ce qui concerne leur santé, ce qui peut conduire à de mauvaises décisions.
Effets secondaires des médicaments Environ 1 hospitalisation sur 10 chez les aînés est le résultat d'un effet secondaire d'un médicament. Plus de la moitié de ces hospitalisations sont considérées comme évitables. De nombreux aînés seront victimes de cascades médicamenteuses, qui se produisent lorsque l'effet secondaire d'un médicament est traité avec un nouveau médicament. La formation des professionnels de la santé devrait inclure la reconnaissance des effets secondaires des médicaments et des cascades médicamenteuses.
Accès à des thérapies non-médicamenteuses plus sûres De nombreux Canadiens n'ont pas accès aux thérapies non médicamenteuses sécuritaires et pour lesquelles l'efficacité est soutenue par des preuves scientifiques, comme la physiothérapie pour traiter la douleur chronique ou la psychothérapie pour traiter la dépression ou l'anxiété. Cela augmente la dépendance des patients et des professionnels de la santé à l'égard des médicaments, qui ne sont pas toujours le traitement le plus sûr ou le plus efficace.
 

Qui sommes-nous ?

Le Réseau canadien pour l’usage approprié des médicaments et la déprescription travaille depuis 2016 à fournir aux patients et aux professionnels de la santé les outils nécessaires pour promouvoir la tenue de conversations au sujet des médicaments.


Qui sont les Instituts de recherche en santé du Canada et les Stratégies de recherche axées sur le patient ?

Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) sont responsables du financement des domaines de la recherche en santé identifiés comme prioritaires au Canada. Leur rôle est de soutenir et développer la recherche, former les futurs chercheurs en santé et veiller à ce que les nouvelles connaissances soient utilisées dans la pratique. La Stratégie de recherche axée sur le patient finance la recherche en santé qui implique les patients, les professionnels de la santé et les décideurs afin de garantir que les résultats de la recherche améliorent le travail des professionnels de la santé. L'objectif ultime est de guider l'élaboration de politiques de santé et d'améliorer le système de soins de santé et la qualité de vie des Canadien(ne)s.


Références

i. Canadian Institutes for Health Information. (2018). Drug Use Among Seniors, 2016. CIHI. https://www.cihi.ca/sites/default/files/document/drug-use-among-seniors-2016-en-web.pdf

ii. Canadian Institutes for Health Information. (2013). Adverse Drug Reaction–Related Hospitalizations Among Seniors, 2006 to 2011. CIHI. https://publications.gc.ca/collections/collection_2013/icis-cihi/H117-5-25-2013-eng.pdf

iii. Parameswaran Nair, N., Chalmers, L., Connolly, M., et al. (2016). Prediction of Hospitalization due to Adverse Drug Reactions in Elderly Community-Dwelling Patients (The PADR-EC Score). PLoS One, 11(10): e0165757. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0165757

iv. Morgan, S., Hunt, J., Rioux, J. et al. (2016). Frequency and cost of potentially inappropriate prescribing for older adults: a cross-sectional study. CMAJ Open, 4(2), E346-E351. https://doi.org/10.9778/cmajo.20150131


Pour en savoir plus

Le Canada doit améliorer la sécurité des médicaments d’ordonnance pour les aînés. Rapport de l’Institut de recherche en politiques publiques rédigé par Nicole F. Bernier (2017) https://irpp.org/wp-content/uploads/2017/01/study-no61.pdf